SEBAHATA
Sebahata, sur la photo tu sembles désespérée
Tu n’as pas pris part aux parlementions d’avant-guerre
Car tu t’occupais à donner le sein à ton nouveau-né
Très mal appuyée comme des milliers d’autres aux pierres
Sebahata connais-tu une berceuse pour ton enfant
Qui raconte que les hommes du prochain millénaire
N’auront plus à effacer que les terribles frontières
Qui empêchent l’amour du monde et font hurler les printemps
Sebahata, tes longs cheveux sont sales et tes mains abîmées
A peine survivante, sans gémissement sans larme
Tu t’accroches de toute ton âme à ce petit bébé
Qui demain continuera ton peuple meurtri par les armes
Sebahata connais-tu une berceuse pour ton enfant
Qui raconte que les hommes du prochain millénaire
N’auront plus à effacer que les terribles frontières
Qui empêchent l’amour du monde et font hurler les printemps
Tu dormiras à la belle étoile, réfugiée sans nom
Ombre perdue parmi ceux que l’on veut effacer.
Dans ta mémoire, tu portes celui que l’on a tué
Et qui hier encore murmurait ton prénom
Sebahata connais-tu une berceuse pour ton enfant
Qui raconte que les hommes du prochain millénaire
N’auront plus à effacer que les terribles frontières
Qui empêchent l’amour du monde et font hurler les printemps
Sebahata, de mon pays s’ouvrent mille bras
Pour porter à tous les tiens l’espoir à la goutte
De si loin bien sûr nous pouvons faire la route
Qui relie ensemble tous les humains à la fois
Sebahata connais-tu une berceuse pour ton enfant
Qui raconte que les hommes du prochain millénaire
Feront tous chaîne humaine pour remplacer les frontières
Finalement par l’amour du monde par cent mille printemps