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RÉFLEXIONS

sur Gaza, Burkina Faso, Somalie, Ukraine, Soudan, Yémen, Birmanie, Nigeria, Syrie et les autres.


J’ai dit: La vie est méchante. L’écho m’a répondu : Chante.[1]


J’ai mal à ces guerres que j’entends au loin
J’ai mal à la terre labourée de sang
L’Amour nous appelle mais nul ne l’entend
Accaparé qu’il est à serrer le poing.


Au tout début, y avait-il un enfant?
Est-ce celui que j’ai vu, sale, résigné
Le regard éteint, vitreux, absent
Le corps meurtri et l’âme abusée


Au tout début, y avait-il un enfant
Qui sera-t-il quand demain sera là?
Le spectre vieilli de la douleur des parents
Ayant perdu l’essence, le souffle d’au-delà


Prends-le, toi qui me lis. L’espoir est ici
Au cœur de tes bras. Regarde bien il vit.
L’Amour nous appelle mais nul ne l’entend
Pourtant tu le portes ce petit enfant


Et voilà que Dieu(e) enfin, t’est présent.
Est-ce celui que j’ai vu, sale, résigné
Le regard éteint, vitreux, absent
Le corps meurtri et l’âme abusée?


Bien sûr, à quoi servirait de tergiverser?
L’Amour ne se trouve que dans la blessure
Il est la Vie jusqu’en démesure
Palpitant toujours, même foudroyé.


Bien sûr. Dans cette prunelle colorée
Un mystère d’Amour gît dans sa toute puissance
Dans ce marasme se mire sa faiblesse oubliée
Si effacée qu’on parlera d’absence


Mais Dieu(e) est là, paradoxe d’Amour
Invraisemblance marquée d’humanité
Celle même qui le nie, et finalement agrée
Qu’il n’y a de pouvoir que dans ce bébé


Meurtri.
Dieu(e) présent souffre avec lui.
L’Amour ne se trouve que dans la blessure
Il est la Vie jusqu’en démesure.


[1] Théodore Botrel