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LA LINGÈRE D’ACQUAVIVA


Lorsque je suis arrivée pour la première fois sur la place principale de la merveilleuse commune italienne d’Acquaviva Picena, mon âme d’auteure s’est mise à chanter. Ce symptôme s’est aggravé lorsque j’ai entendu parler de la partie médiévale de l’histoire de ce bourg magnifique dont la fille aînée de la famille la plus aisée de la ville, a été mariée au neveu de Frédéric II,  empereur des Romainsroi de Sicile, roi d’Arles et de Jérusalem pour ne dire que cela.


Vous imaginez la place d’Acquaviva Picena en 1234 lors du mariage, occupée par les bourgeois et bourgeoises en habits élégants? Pensez aux descriptions des lieux, des habits, robes, maquillages… pensez aux habitudes, aux usages, aux obligations… pensez aux groupes de personnes pauvres, celles qui n’ont vraiment rien…


C’est cela que j’ai mis en scène après avoir fait de nombreuses recherches. Recherches qui se sont aussi dirigées sur la foi, l’Église, ses lois, ses dogmes et la pratique de ce temps.


Bien sûr, à cette époque, la foi des habitants de la région des Marche (où est située Acquaviva Picena) est soupoudrée de magie, d’ensorcèlements et de sortilèges… parfois, pour certaines personnes plus naïves, plus pauvres, mais les maléfices s’arrêtent-ils à un endroit prédéterminé? À une personne entre autres, à une journée?


C’est dans ce contexte qu’on vivait la foi; qu’il y avait des hommes, et des femmes prises avec les lois et coutumes, les interdits et obligations. C’est dans ce contexte que des femmes se creusaient courageusement un espace dans une époque où elles n’en avaient aucune, portant leur foi comme un étendard tout en étant consciente que cette bannière faisait parfois de l’ombre sur les hommes puissants de leur société.


L’ombre du danger pour elles.


La lingère d’Acquaviva, elle, est une jeune servante au château où habite la famille de l’épousée. En fait, Benedetta, la domestique, a la responsabilité de s’occuper de Forasteria, l’«objet » de tractation. Ce qu’elle fait avec vigilance tout en recherchant de tout son cœur ce qu’est la foi en Christ et ce que celui-ci peut changer dans sa morne vie.


En effet, l’être humain a depuis des siècles, tenté d’adapter le Message des messages, à son niveau de réflexion mais l’appel authentique est toujours un pas plus haut.


Les femmes sont présentes et diverses comme l’Humanité dans ce livre, comme dans tous mes livres : différents visages, différents cœurs, différentes existences.


Bref, à cette époque et comme aujourd’hui, les gens cherchaient Dieu, des hommes s’attribuaient les postes de choix mais les femmes, elles, se faufilaient dans les ouvertures oubliées, sachant d’emblée qu’elles y avaient un nid.


Finalement, La lingère d’Acquaviva, est l’histoire d’une foi authentique vécue par des femmes et des hommes qui rêvaient d’un Dieu.e d’Amour au XIIIe siècle de notre ère.