Actualité Paix solidarité

À ma fenêtre…

Non, je ne regarde pas dehors. Je suis déjà à l’extérieur et j’examine ce que j’ai délaissé à cause de ce virus insensé : je vois l’intérieur où je vivais depuis longtemps.

Je considère celle que j’étais : épouse, mère, nonna[1], accompagnante, auteure, théologienne. Ces savoirs, ces titres ont encadré l’enfant que j’incarnais, l’adolescente, l’adulte. Comme une construction de Lego, au fil de ma vie j’ai ajouté des morceaux. Difficilement parfois, laborieusement, puis follement. Maintenant, c’est l’arrêt. Est-ce que j’ai peur?

Je souhaite continuer mes ajouts : régularité rassurante pourtant il me faut vivre cet entracte que je ne pouvais prévoir.

Insécurité.

Le printemps sera bientôt là.

Il ne balayera rien du tout.

Ne changera pas la pause.

Il naîtra comme à chaque année. Beau. Indifférent.

Je le verrai par l’embrasure de la fenêtre.

Il dira l’espoir, le renouveau. Il portera un recommencement inouï.

L’escale, la pause, ne permettent-elles pas de se renouveler comme être vivant? Comme être spirituel?
Pensez-y un peu, je vous en reparlerai.


[1] Grand-maman