Mon cher Québec en ce 29 janvier,
Pour ce triste anniversaire du 29 janvier, cher Québec j’ai décidé de t’écrire un mot. Que tu sois une ville, une province, un pays, m’importe peu. J’aime ta terre riche, diverse, immense, multiple, complexe. Je l’aime avec mes mains lorsque j’y sème une semence; je l’aime avec mes pieds lorsque je foule tes tapis bigarrés eux aussi; je l’aime avec mes bras lorsque j’enserre tes habitants; je l’aime avec toute ma compassion lorsque je pense à ceux qui y ont laissé leur vie et à ceux qui les pleurent.
Québec, ton histoire a toujours été spéciale et passionnée. On dit que tes premiers habitants étaient les Paléoaméricains qui deviendront ensuite les peuples autochtones, que Jacques Cartier venait de la Bretagne et Samuel de Champlain de la France. Cette dernière perd le combat avec la Grande Bretagne, et…
Que de cheminements comprenant des individus à la fois différents et semblables, s’apprivoisant parfois, d’autres fois bataillant. Peut-on dire de toi plus particulièrement que ton histoire est une épopée? Ces groupes venant de parties différentes du globe n’ont-ils pas amorcé le Québec? Ne sont-ils pas un peu responsables de ce qu’il est aujourd’hui?
Au cours de son histoire, combien de « voyageurs » se sont-ils arrêtés au Québec pour ensuite l’adopter?
Ces êtres humains.
Ces êtres humains comparables. Souvent même incomparables.
On ne peut remplacer ceux qui sont partis le 29 janvier 2017, mais on a la chance de les commémorer. De célébrer ces Québécois qui avaient choisi le Québec comme terre d’accueil. De célébrer la vie pour laquelle ils avaient optée, de célébrer ce qui nous reste d’eux et qui ne partira jamais : leur comportement, leur façon de penser, leurs messages aux autres, leur foi, leurs attachements, leur essence.
L’islamophobie, cette méchante peur de l’autre ressemble à un manque de connaissance… Si l’inconnu nous donnait envie de briser les barrières, d’aller vers celui qui nous est étranger, d’imaginer quelle richesse il peut nous apporter…
Je te ressemble tellement que j’en suis étonnée
Comme toi, je cherche le bonheur pour moi et les miens,
Le matin frisquet me fait frissonner
J’avais espéré que tu dises : « Viens! »
À ma famille déracinée…
Si tu te tasses un peu, je ne prendrai guère de place
Je ne peux parler pour tous ceux qui, voraces,
Viennent du même pays que moi
Mais si tu me laisses refaire des miens, la trace
Tu auras gagné en humanité à mon endroit.
La terre ainsi colorée sera-t-elle plus douce?
Je sais, parfois toi aussi tu souffres
Apprends-moi à te bien consoler
Chacun à hauteur d’êtres pourra s’apprivoiser
Et demain naîtra plus serein que jamais
Ce globe où nous vivons déjà appartenait
Au monde entier. Avance, prends mon enfant dans tes bras
Lorsqu’il te sourira, sa joie soudaine t’illuminera
Et alors, il chantera ton nom. A capella.