LES EXCLUS À NOËL
« Ils virent l’enfant avec Marie sa mère. » [1]
Et depuis l’Amour se rend présent au monde…
De l’adolescent s’injectant la misère
Au pas hésitant de ce nonagénaire…
Il a fait Noël sans que l’on y réponde
Au détour violent d’une clandestinité
Qui mêlait ensemble la peur, la pitié :
Les exclus parfois deviennent les bergers
Ceux qui se rassemblent en l’humanité
Marcheront encore au cours des années
Si Jésus revenait à la fin de ce jour
Il serait l’un des leurs : espérance d’amour…
Le bâton que tu portes t’aidera à laver la vitre d’une auto
Emmanuel, ta lèvre et ton sourcil percés cachent bien mal l’enfance
Qui s’étiole sous la neige. Prends ces sous que je t’oublie très bientôt
Il est minuit ; les cloches m’appellent vers la messe de l’espérance
La canne sur laquelle tu t’appuies te positionne en ce monde
Emmanuel l’aîné, tu portes les souvenirs, la mémoire d’hier!
Une part de ton cœur s’agrippe aux amis disparus et vagabonde
Il est minuit ; les cloches te dirigent vers l’espérance qui s’enquiert
Tu cours dans les rues illuminées, sous les musiques du temps des fêtes
L’autre, le pas oscillant s’avance vers l’église : il fait tempête!
“Gloire à Dieu au plus haut des cieux!” Soudain le jeune s’immobilise
Et paix sur la terre aux êtres humains que parfois l’on stigmatise
Emmanuel, Dieu- avec- nous, viens! Cette nuit à bout de siècles d’amour
La main veinée se tend cherche et s’appuie ; la jeune enfin se réchauffera
Emmanuel, Dieu- avec- nous, viens! Cette nuit ô mais tu es déjà là
Dans ces mains liées et dans ton message, ils sortent de l’anonymat!
Ceux qui se rassemblent en l’humanité
Marcheront encore quand au cours des années
Si Jésus revenait à la fin de ce jour
Il serait l’un des leurs : espérance d’amour…
[1] Mt 2, 11