
Les enfants du monde: ce que nos enfants doivent savoir
Quand ils étaient petits, j’avais l’habitude de dire à mes bouts de chou comment vivaient les autres dans l’univers. Je leur racontais les modes de vie différents, et également les difficultés d’existence. Je ne cachais rien mais j’adaptais mon discours à leur niveau d’âge pour ne pas les traumatiser ou les culpabiliser. Bien sûr nous regardions des photos, mais ensuite nous les laissions pour faire d’autres activités.
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Les tout-petits peuvent apprendre les inégalités que vivent les autres dans leur propre pays et dans le monde. L’important est de ne pas les heurter dans leur sensibilité. À mon avis, la solidarité et la compassion sont des thèmes importants à enseigner :
« Si tu as de la peine et que je le sais, je ne peux peut-être pas changer les choses pour toi mais je penserai à toi et tu sauras que tu n’es plus seul. »
Cela va également pour celui qui a un copain malade ou attristé par les nombreuses situations du destin.
Un tel apprentissage ouvrira le bambin ou la bambine sur les réalités du globe et sur des qualités importantes à son équilibre d’être humain, et plus tard à sa stabilité d’adulte : la solidarité et la compassion.
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C’est initialement pour les miens que j’ai imaginé Voyage sur Angélica mon livre jeunesse (9 ans et plus) qui raconte l’histoire d’une auteure visitant les enfants qui souffrent sur la planète, avec un groupe d’anges turbulents lui faisant vivre des aventures farfelues.
C’est pour eux au début, que j’ai inventé de petites comptines à partir d’extraits (péricopes) du Nouveau Testament.
GRAIN DE MOUTARDE[1]
Une semence dans la terre
Était tout à l’envers
Ses camarades avaient ri
Ils la surnommaient Minie
Car elle était toute petite
Perdue et seule dans son gîte.
Minie, le grain de moutarde
Demain tu seras si grande
Que les plus belles outardes
Sous toi voudront se rendre
Tu pourras les abriter
De tes branches étirées!
Les adultes-en-devenir, ont la capacité de comprendre les souffrances d’autrui et les injustices dont certains font les frais, si tant est qu’on leur en laisse la chance. Leur faire confiance jusqu’à leur partager une réalité mondiale en manque d’équité, c’est avoir la conviction qu’ils seront assez sages pour ouvrir leurs mains et leurs cœurs avant que ces derniers ne soient continuellement tournés vers leur quotidien.
Pour chacun de nous, s’assurer d’un futur empathique et humain, n’est-ce pas un moyen réaliste de changer le monde?
[1] Marc 4, 30-32