La Vigile
Si je reste debout en clamant ma tristesse, la tienne en sera-t-elle un moment apaisée,
Si je proteste fort contre ce fait de haine, peut-être ma chaleur saura te réchauffer
Si je mêle mes larmes à celles que tu retiens, ta solitude alors n’aura qu’à reculer
Nous sommes des humains sur cette terre, pourquoi donc cherche-t-on à le faire oublier?
J’ai mal en ce moment à tout ce que tu souffres,
Parce que la vie nous lie et nos souffles reprennent,
Le même courant d’air ou la même rengaine
Pour dire d’un cœur égal la solidarité.
Viens, je reste debout.
Qu’on sache ma fierté de t’avoir fait une place dans ce pays où j’ai pris racine.
Viens, je peux crier pour toi. Au bout de mon appel, je pesterai aussi pour moi.
Mes pleurs s’enrichiront de cette partie de moi que je découvre grâce à toi
La couleur qui est tienne ornementera ce que je ne voyais que pour moi.
J’ai mal en ce moment au cœur même de ce monde
Où la folie des êtres ne peut se contrôler,
Si on leur avait dit avant toute autre action
Qu’il suffit de l’ouverture d’un regard pour savoir rassembler.
Viens, je reste debout.
A-t-on évacué la tempête? Il ne reste vraiment que nous. Et Dieu. Et Dieu?
Le tien? Le mien? Si on se ressemble, peut-être enfin qu’eux aussi…
Ils parlent d’amour? De fraternité? De solidarité? De compassion? D’égalité??
Il ne reste vraiment que nous. Et Dieu. Dans la convivialité.
Ma vigile, sera pour toi et les tiens
Ceux que nous pleurons ensemble
Ma fille, ma sœur et mon amie ferons les liens
Au sein de Notre pays… il me semble.