Actualité Dieu Enfant Paix solidarité Théologie

La Lingère d’Acquaviva

Je n’ai jamais fait cela: mettre sur mon blog un texte qui n’a pas été écrit par moi. Hier, j’ai reçu un immense cadeau: ma nièce Geneviève B. Rivet, qui a une maîtrise en littérature, m’a fait une critique de mon livre qui m’a profondément touchée. Je vous la partage ici.

J’ai terminé ma passionnante lecture de “La lingère d’Acquaviva” et je tenais à te partager mes impressions, car j’ai été charmée.

Je t’avais déjà dit à quel point j’étais ravie de découvrir des personnages féminins forts, et à ce moment, ma lecture était relativement au début mais mon enthousiasme s’est poursuivi tout au long. Avec le sujet principal des pinzochere, le courage des personnages féminins va de soi (et je salue cette découverte historique de ces femmes oubliées que tu nous partages!), mais je trouve ça intéressant parce que l’intrigue du roman va dans le même sens, avec des personnages autant masculins que féminins qui reconnaissent cette force féminine, qui, sans être soulignée à grand traits, est plutôt présentée avec une habileté la montrant comme inhérente à l’humanité. Ça m’a beaucoup touchée. D’ailleurs, les personnages démontrent une grande confiance en la bonté de l’humanité, et cette confiance est belle.

Un autre aspect de ta plume que j’ai particulièrement apprécié est ta description vraiment précise, non seulement dans les faits historiques (sur lesquels je reviendrai), mais aussi des personnages (dont l’humanité dans les moindres petits gestes les rend vraiment vivants) ainsi que de leur environnement qui est tout aussi vivant (les personnifications du ciel, des paysages sont vraiment justes!). Il y a tellement de poésie dans l’harmonie entre les personnages, ce qu’ils vivent et ce qui les entoure! Une poésie, mais en même temps une cinématographie qui vient du choix du mot juste… Et tous les détails historiques, dont l’abondance impressionne sans venir étouffer l’intrigue, sont intégrés avec doigté! De même pour les nombreuses citations qui enrichissent l’ouvrage.

J’aimerais aussi te partager comment j’ai été habitée, pendant ma lecture, par ton travail de théologienne, par le discours sur la chrétienté. J’ai eu envie de m’y ouvrir, peut-être plus qu’en d’autres moments, et j’ai été intéressée principalement par trois motifs/thématiques, que j’ai suivis, car dès le départ, j’ai eu envie de surligner/souligner les passages qui faisaient référence à la femme courbée, au traitement des femmes et à la façon dont l’Église s’éloigne parfois du message de Dieu. Ce sont trois filons que j’ai suivis avec intérêt. Ça m’a permis, entre autres, de mieux comprendre la signification de la femme courbée que je n’arrivais pas à saisir au début. J’ai aimé aussi réfléchir aux différentes manifestations de la foi chez les divers personnages. Et j’ai trouvé vraiment très intéressante toute l’inclusion des personnages musulmans, les parallèles avec la troupe de pèlerins, l’amitié entre eux, les doutes…

Enfin, je pense que c’est un livre très riche, par son style et son contenu, qui mériterait une prochaine lecture pour revenir sur certains aspects. Entre autres, je pense que j’aurais besoin de le relire pour mieux faire les liens entre les passages de Dante et les chapitres. J’ai lu ces passages avec attention, mais je sais qu’il y a encore quelque chose qui m’échappe. Mais n’est-ce pas aussi un plaisir de la lecture, de la littérature, de savoir qu’on n’a pas toutes les clés, n’est-ce pas?