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NE PAS DISCRIMINER EST-CE POSSIBLE? / NON DISCRIMINARE È POSSIBILE?

NE PAS DISCRIMINER EST-CE POSSIBLE?

Vous entendez vous aussi le murmure de notre société? Vous savez, lorsque vous vous hâtez vers votre boulot ou encore vers l’épicerie de votre quartier? Quand vous écoutez la télé ou lisez votre journal? Un grondement s’élève parfois fort et intense, d’autres fois il n’est qu’un susurrement égal, sans pause, assourdissant.

La discrimination ethno raciale touche tant de personnes…

Aujourd’hui plus qu’hier? Peut-être pas mais les moyens pour le dire sont gigantesques.

Lorsque j’étais toute jeune, je me souviens de la fierté que j’avais de mes origines différentes de mes autres petites amies. Je pressentais que j’avais quelque chose en plus : une odeur de cuisine distincte, une façon diverse d’envisager la vie, la parenté, l’amitié, la mort ; j’avais cependant conscience des similitudes qui me liaient avec mes autres camarades. Elles étaient bien réelles et me permettaient cette appartenance authentique et quotidienne.

Finalement à l’image de toutes les familles de mon entourage, la mienne faisait son bonhomme de chemin pour que tous ses membres se sentent bien et qu’ils avancent vers le bonheur tranquille d’une famille de l’ouest de Montréal de ce temps-là. Comme les autres, elle était ouverte aux voisins, aux amis, aux parents et disponible pour les grands et les moyens appuis lorsque quelqu’un avait besoin d’assistance. A l’image de toutes les familles du monde, elle ne désirait que vivre en paix et partager les brefs bonheurs quotidiens.

Cependant, elle possédait une différence. Je vous ai dit que j’en étais fière? Certainement mais il y avait aussi d’autres moments…

Vers les années 67, à quelques jours de Noël, alors qu’un incendie chez des voisins avait abimé les murs de notre maison, tout le voisinage a reçu des fonds du quartier un joli panier rempli de belles choses appétissantes à titre de consolation. Parce que nous n’avions pas les mêmes origines, nous n’y avons pas eu droit. Je me rappelle que mes parents ne s’en sont pas formalisés très longtemps. Moi, je me suis sentie mise à l’écart.

Quelques années plus tôt, un professeur du primaire avait refusé de remettre à ma sœur le prix qu’elle avait gagné en réussissant parfaitement un examen. A cause de son nom de famille étranger.

Il y avait les sobriquets et les blagues. Ils ressemblaient parfois à des taquineries. Parfois seulement…

J’avais une petite camarade à l’école qui, ô sacrilège, avait peur de mon père! et de son accent étranger.

À cette époque, les gens de ma communauté avaient peu d’exemple de l’autre et depuis toujours, l’inconnu inquiète. Il entre dans la tiédeur de notre espace et prend une place, nous rendant ainsi troublé, apeuré.

J’avais la conviction personnelle de faire partie intégrante de ma société mais le regard que l’on posait sur moi avait souvent une autre interprétation de la vie et cette dernière me blessait.

Je repense souvent à ces moments de mon enfance lorsque j’entends le mot discrimination. Pour moi, cette dernière n’était ni violente ni très méchante mais elle laissait occasionnellement un peu de sable dans ma gorge.

Le sentiment d’exclusion qui rôde souvent dans notre société ces jours-ci m’est extrêmement sensible. Je reconnais combien il est déplaisant d’être traitée d’étranger dans son propre pays. A cause de cette expérience, certains jours l’envie me vient de porter un voile en guise de solidarité !

NON DISCRIMINARE È POSSIBILE?

Udite anche voi il mormorio della nostra società? Sapete, quando vi affrettate andando al lavoro o a fare la spesa nel vostro quartiere? Quando guardate la televisione o leggete il giornale? Un borbottio si alza a volte forte e intenso, altre volte non è che un sussurrio uniforme, senza pause, assordante.

La discriminazione etno razziale affetta talmente tante persone …

 Oggi più di ieri? Forse no, ma i modi per esprimerlo sono giganteschi.

Quando ero giovanissima, mi ricordo la fierezza che avevo per la mia origine diversa da quella delle mie amichette. Presentivo di avere qualcosa in più: un odore diverso nel far da mangiare, un modo diverso di considerare la vita, la famiglia, l’amicizia, la morte; ero tuttavia conscia delle somiglianze che mi legavano alle mie compagne. Queste erano davvero reali e mi permettevano un senso di appartenenza autentico e quotidiano.

 In fondo, come tutte le famiglie dei dintorni, la mia andava per la propria strada perché tutti i suoi membri si sentissero a loro agio e progredissero verso la felicità tranquilla di una famiglia dell’ovest di Montreal in quel periodo. Come tutte le altre, era aperta ai vicini, agli amici, ai parenti, e disponibile a fornire grandi e medi punti di appoggio quando qualcuno aveva bisogno di assistenza. Come tutte le famiglie del mondo non desiderava che di vivere in pace condividendo i brevi momenti quotidiani di felicità.

Tuttavia, essa era diversa. Vi ho detto che ne ero fiera?

Certamente, ma c’erano anche altri momenti …

Verso gli anni 67, a qualche giorno da Natale, quando un incendio nella casa di vicini aveva rovinato i muri della nostra casa, tutto il vicinato ha ricevuto dai fondi del quartiere un bel cesto colmo di carine cose appetitose a titolo di consolazione. Poiché noi non avevamo la stessa origine, non ne avevamo diritto. Ricordo che i miei genitori non se ne sono sentiti offesi a lungo. Io, io mi sono sentita messa da parte.

Qualche anno prima un insegnante delle elementari aveva rifiutato di consegnare a mia sorella il premio che aveva vinto per aver superato perfettamente un esame. A causa del suo cognome straniero.

C’erano i soprannomi e gli scherzi. Sembravano a volte dei dispetti. A volte soltanto …

Avevo una compagna a scuola che, o sacrilegio, aveva paura di mio padre! e del suo accento straniero.

 In quel tempo, la gente della mia comunità aveva pochi esempi dell’altro e, da sempre, ciò che è sconosciuto preoccupa. Entra nel nostro spazio tiepido e vi prende posto, rendendoci così turbati, impauriti.

Avevo la convinzione personale di far parte integrante della mia società, ma lo sguardo che la gente posava su di me aveva spesso un’altra interpretazione della vita, e quest’ultima mi feriva.

Ripenso spesso a questi momenti della mia infanzia quando sento la parola “discriminazione”. Per me essa non era né violenta né malvagia, ma mi lasciava occasionalmente un cattivo sapore in gola.

Il sentimento di esclusione che si aggira spesso nella nostra società in questi giorni mi ferisce veramente. Riconosco come sia spiacevole essere trattati da stranieri nel proprio paese. A causa di questa esperienza, certi giorni mi viene la voglia di portare il velo in segno di solidarietà!