JE MEURS DE FAIM.
JE MEURS DE FAIM.
Ne sommes-nous pas le pain de l’autre
à l’instant où nous le désirons vraiment ?
Lorsque j’ai faim, j’ai de la difficulté à fonctionner. Mes idées
ne viennent pas facilement, mon travail est plus ardu. Je fais
alors mon propre pain que je pétri et laisse lever avant de le
mettre au four jusqu’à ce qu’il soit doré à point. Mon pain
nourrit ma famille, mes amis, mes voisins puisque rien n’est
plus agréable que de le partager. De le morceler, de le fractionner.
Au fond, il est si naturel de laisser une part de nourriture à l’autre.
Donnez-leur vous-mêmes à manger[1].
Lorsque j’étais enfant, ma mère savait que le dimanche, mes voisins n’avaient jamais assez de nourriture pour leurs six enfants alors elle faisait « trop » de spaghetti et nous les leur donnions. Comme nous entrions dans la maison attenante à la nôtre, je savais que je retrouverais l’expression soulagée de la maman devant le pieux mensonge de la mienne.
Je meurs de faim ! s’exclamait le plus jeune lorsqu’il nous voyait arriver.
C’était facile de combler ce besoin puisque nous avions un surplus.
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Cette abondance perdure sur notre planète, j’en suis convaincue. Malgré nos problèmes écologiques et les dérapages des politiciens en ce sens ; malgré les glaciers qui fondent et les températures qui se transforment à une vitesse inquiétante ; malgré les nombreuses préoccupations des spécialistes environnementaux, notre terroir contient encore assez de richesse alimentaire pour les partager.
La faim est la première cause de mortalité dans le monde, pourquoi nous considérer comme une société avancée, si nous laissons mourir les nôtres?
Vous me direz qu’il nous faudrait diminuer le commerce des armes, arrêter les guerres, etc. Oui, oui bien sur. Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin afin que TOUS nous puissions accomplir notre mission humaine, celle de demeurer solidaire de la souffrance, de la faim de celui qui vit dans ce monde ou nous sommes des témoins.
Les enfants syriens commencent à souffrir de malnutrition sévère. Sans compter les vieillards, les malades. sans considérer les autres pays de notre globe où les gens n’ont pas assez à manger quotidiennement.[2]
«Les enfants sont si mal nourris qu’ils vont mourir si nous ne parvenons pas à les atteindre», a affirmé Jan Egeland, dirigeant le Groupe de travail sur l’accès humanitaire pour l’ONU [3]
Ne sommes-nous pas le pain de l’autre à l’instant
où nous le désirons vraiment ?
Au fond, il est si naturel de laisser une part de nourriture à
celui dont le cœur bat naturellement au rythme du mien.