
AIMER JUSQU’A LAISSER UNE CHANCE.
AIMER JUSQU’A LAISSER UNE CHANCE.
Son petit corps disparaissait sur cette mer agitée
Des sanglots l’ébranlaient : reverrait-elle son bébé ?
Aimer jusqu’à laisser une chance.
Il entend encore sa mère lui dire de partir, loin, loin.
De fuir son pays en guerre où les soldats n’ont rien d’humain.
Le soleil se cachait, comme sa famille et ses amis
Lorsqu’il a quitté sa terre, sur une barque défraichie.
Il se revoit ballotant sur l’eau au milieu des étrangers
Tentant d’apprivoiser les flots comme les enfants serrés sur lui.
Il se sentait mourir de peur, son jeune corps âprement secoué
Son seul but devenant désormais quelques heures de survie
Son petit corps disparaissait sur cette mer agitée
Des sanglots l’ébranlaient : reverrait-elle son bébé ?
Aimer jusqu’à laisser une chance.
Les yeux maternels l’accompagnent, son visage s’amenuise
Se perdant sous la terreur et ses plaintes qui galvanisent.
L’imbroglio juridique ne le gardera pas des dangers
Sur l’eau on a que faire des lois et des enfants abandonnés
Comment vivrais-je dans cette terre où tu ne seras pas ?
Maman, maman, implore son cœur esseulé éperdu d’angoisse
L’empire des ondes me rejette, ce monde voudra-t-il de moi
Ou notre peuple vu d’ailleurs est-il celui qui porte poisse ?
Son petit corps disparaissait sur cette mer agitée
Des sanglots l’ébranlaient : reverrait-elle son bébé ?
Aimer jusqu’à laisser une chance.
Traite humaine, travail forcé, achat d’organes, simples meurtres
L’enfant qu’il est ne connaitra tous les dangers
Que si l’océan lui fait grâce et que la vague ne le heurte
Alors sans loi, il pourra bien être exploité…
Porterons-nous sa photo sur le web et le papier
Si par malheur, demain il est tué ? Déjà victime
À sa naissance, puis petit homme illégitime
Deviendra-t-il à tout jamais un cadavre oublié ?
Son petit corps disparaissait sur cette mer agitée
Des sanglots l’ébranlaient : reverrait-elle son bébé ?
Aimer comme s’il y avait une chance.