Être le pain de l’autre
Ne sommes-nous pas le pain de l’autre à l’instant où nous le désirons vraiment ?
Lorsque j’ai faim, j’ai de la difficulté à fonctionner. Mes idées ne viennent pas facilement, mon travail est plus ardu. Je fais alors mon propre pain que je pétri et laisse lever avant de le mettre au four jusqu’à ce qu’il soit doré à point. Mon pain nourrit ma famille, mes amis, mes voisins puisque rien n’est plus agréable que de le partager. De le morceler, de le fractionner. Au fond, il est si naturel de laisser une part de nourriture à l’autre.
Donnez-leur vous-mêmes à manger[1].
Lorsque j’étais enfant, ma mère savait que le dimanche, mes voisins n’avaient jamais assez de nourriture pour leurs six enfants alors elle faisait « trop » de spaghetti et nous les leur donnions. Comme nous entrions dans la maison attenante à la nôtre, je savais que je retrouverais l’expression soulagée de la maman devant le pieux mensonge de la mienne.
Je meurs de faim ! s’exclamait le plus jeune lorsqu’il nous voyait arriver.
C’était facile de combler ce besoin puisque nous avions un surplus.
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Cette abondance perdure sur notre planète, j’en suis convaincue. Malgré nos problèmes écologiques et les dérapages des politiciens en ce sens ; malgré les glaciers qui fondent et les températures qui se transforment à une vitesse inquiétante ; malgré la Covid 19 ; malgré les nombreuses préoccupations des spécialistes environnementaux, notre terroir contient encore assez de richesse alimentaire pour les partager.
©ritaamabili.com
Image par deepak meena de Pixabay
[1] Mathieu 14, 16