
ALTRUI-MANITÉ
Au réveil, j’ai inventé un nouveau mot! Un néologisme! Il brille sur mon écran puisqu’il décrit la pensée qui me talonne depuis longtemps. Je ne l’ai pas vraiment inventé. Les grands penseurs de notre monde l’ont composé avant moi. Peut-être pas de cette façon excentrique, non. Après tout, je suis consciente que l’altrui-manité surprend un peu…
S’il était un objet, sa première partie aurait des mains pour calmer, réconforter, soigner, comprendre la seconde. J’imagine cette dernière un peu hirsute, blessée, tachée de boue et de cicatrices. Vieillie également.
L’altrui-manité banaliserait les mésententes, les disputes; aplanirait les divergences, les guerres. L’altrui-manité mettrait en relief l’enfant en aidant un autre; l’adulte qui pardonne; la femme et l’homme debout, invitant l’autre à se redresser à leur hauteur.
L’altrui-manité… n’est-ce qu’un rêve?
Dans cette société planétaire inégale, l’injustice étouffe toute vie de façon mesquine et disproportionnée. Notre globe se transforme en un endroit où il est difficile d’exister. Les emprisonnements, les tortures, les meurtres et les ventes d’êtres humains deviennent choses courantes.
Est-ce une préoccupation pour vous?
Vous sentez que la déshumanité est si établie que vous ne pouvez rien faire? Commencez par les petites actions, trouvez un voisin malheureux, un enfant abandonné, une cause valable, une association…
Mettez votre épaule à la roue.
Pour changer le monde. Changer le monde à petits gestes, avec confiance.
Avec la conviction que chaque pas vers l’autre vaut la peine, que chaque choix pour amener le voisin à ébaucher un sourire est digne de mention, que vous n’avez pas à changer radicalement ce qui ne va pas mais seulement à porter votre goutte d’eau au monde. Sans jamais cesser.
Régulièrement. Sans jamais cesser.
L’altrui-manité est affaire de tous; tous ensemble.
L’altrui-manité est à bâtir à la manière de chacun afin qu’il soit coloré de nos particularités.
L’important est de le voir fleurir chez les exclus de notre terre en ayant la conviction que l’altruisme recrée l’humanité.