
QUE TOUS SOIENT UN.
QUE TOUS SOIENT UN.
Je viens de terminer ma prière quotidienne ou plutôt, si vous le permettez, je souhaite la continuer avec vous ; vous faire part de ce qui me passe par le cœur. Ceux qui ont quelques notions du Nouveau Testament, reconnaissent facilement dans mon titre quatre mots faisant partie du discours d’adieu prononcé par Jésus lors de son Dernier Repas.
QUE TOUS SOIENT UN souhaite-t-il, ajoutant en s’adressant au Père : moi en eux et toi en moi.
Jean 17, 22- 23 « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
afin qu’ils soient un comme nous sommes un, – moi en eux, et
toi en moi, -afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde
connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu
m’as aimé. »
Cet ultime souper qu’il prend avec ses amis est une rencontre que tous jugent importante. Jésus sait qu’il s’est mis à dos les pouvoirs public et religieux. Il s’est fait des ennemis en prenant partie pour les pauvres, les sans-voix, les exclus. S’il ne choisit pas la fuite dans le désert à proximité de Jérusalem, les autorités le feront mourir. Il en est conscient et se laissera mettre à mort par ces derniers pour ne pas répondre à la violence par la violence. Ses amis (et non seulement douze hommes), ceux qui l’ont suivi tout au long de sa période d’enseignement, ressentent la fébrilité de leur maître, l’augmentation de l’agressivité de ceux qui dominent, et devinent qu’ils vivent une phase dramatique.
Pour la dernière fois, Jésus est entouré des femmes et des hommes qui l’ont accompagné; il leur laisse, il nous laisse ses dernières volontés. Il leur dit que nous sommes tous égaux, il les appelle à créer à sa suite un autre monde que celui inhumain dans lequel ils vivent. À quelques heures de subir une fin ignoble, il leur parle de l’amour de Dieu, de son amour pour eux et pour nous.
C’est à cette étape de ma prière que je me suis mise à penser au conflit afghan, conflit du Darfour, conflit indo-pakistanais, conflit israélo-arabe, conflit tchétchène, conflit syrien.
Que tous soient un, on peut dire que nous avons « un peu » manqué notre coup.
Que tous soient un, lorsque je me répète cette dernière volonté, son legs, je me demande comment on en est venus à penser Dieu comme un Superman spirituel. Le Dieu de Jésus n’est aucunement puissant, il est amour ; il n’est qu’Amour. Il souffre autant de nous voir victime, que bourreau.
Dieu nous appelle à créer un autre monde que celui-ci, un monde à dimension humaine, où l’Esprit peut prendre la place qui lui convient, où l’amour est loi et où la dignité de chaque être humain constitue un propos primordial.[1]
Il ne fera pas venir le soleil pour mon anniversaire, ne résoudra le problème de mathématiques de mon neveu. Jésus, Dieu, n’est qu’Amour. Il m’invite (me donne la poussée nécessaire) à prendre nos bras, nos mains et à changer le monde, rien de moins.
On essaie?
[1] D’après un texte de Maurice Zundel.