
JOUR DE L’ÉCRIVAIN EMPRISONNÉ 2013 / GIORNO DELLO SCRITTORE IMPRIGIONATO 2013
Jour de l’écrivain emprisonné 2013
Il y a Eskinder Nega le journaliste éthiopien, Ihar Tsikhanyuk l’activiste pour le droit des LGBT, Dr Tun Aung le leader communautaire du Myanmar en Birmanie, et des centaines de milliers d’autres dans de nombreux pays.
J’ai choisi de consacrer cet article à l’activiste et auteure-compositeure cambodgienne Yorm Bopha, à cause des yeux de son fils de 9 ans Lous Lyhour.
http://freethe15.wordpress.com/
Prisonnière d’opinion, elle a été écrouée le 27 décembre 2012, alors qu’elle militait pour ceux de sa communauté de Boeung Kak Lake (BKL) qui avaient été chassés de leur demeure. On lui avait dit qu’elle était sur la liste noire puisque personne n’a le droi[1]t de s’ériger contre un pouvoir oppressif, sous peine d’attirer l’attention…
Elle est sous verrous pour trois années.
Cher Lous Lyhour,
Sur la photo où ta mère te serre fébrilement dans ses bras, tu ne sembles pas comprendre la situation. Je pense qu’elle a été prise alors que la sentence d’emprisonnement vient de tomber. C’est un peu plus tard que tu as appris que les cœurs des humains ne fonctionnent pas tous de la même façon que celui de ta mère. Quelques-uns plus noirs, gagneraient à être lavés à une eau nettoyante, cependant elle n’existe pas encore. Pourras-tu l’inventer?
Sur la seconde photo, je ne distingue pas tes traits. Je ne vois que ceux de ta mère, dont le sourire courageux tremble malgré la stagnation de l’image. Je devine également qu’elle doit te serrer avec cette force désespérée dont ont besoin parfois les gens de sa trempe. C’est avec cette vigueur profonde que le monde finira un jour par tourner autrement. Derrière les barreaux, l’héroïsme de ta mère n’a d’égal que sa fragilité mais cette dernière te ressemble. Es-tu déjà conscient de ta propre intrépidité?
Lous Lyhour, sur la troisième photo, je ne vois que tes yeux et puis ce merveilleux bandeau couvrant la totalité de ton front : « I love mom! » Par ton message silencieux et ton maintien calme, tu la rejoins, tu lui ressembles, tu te bats pour ses droits, droits humains bafoués sur une planète blessée d’une extrémité à l’autre. Mon enfant, tu représentes l’espoir pour une maman emmurée, valeureuse et si grande… Tu représentes demain pour toutes les mamans innocentes qui souffrent d’être enchainées. De si nombreuses manières. Pourras-tu te rappeler d’elles toujours?
Elle n’est pas sur la dernière photo. Sur ton visage en larmes, on peut presque deviner tes cris, on peut presque saisir les siens avec les doigts de notre sensibilité, avec le cœur de notre humanité. Avec la vie. Désespoir sous verrous, la sienne ne meurt pas : tu es son souffle. Ce dernier, j’en suis sûre se répandra sur le globe. Certaines parties plus noires gagneraient à être lavés à une eau nettoyante, cependant elle n’existe pas encore. Pourras-tu l’inventer?
Durant ce temps, moi, nous, nous prierons en levant les yeux vers le Dieu de notre foi. Regardes, je ceints aussi mon front : « I love mom! », celle de Lous Lyhour mais Dieu comprendra.
C’è a Eskinder Nega il giornalista etiope, Ihar Tsikhanyuk attivista per il diritto dei LGBT, il dott. Tun Aung capo comunitario del Myanmar in Birmania, e centinaia di migliaia di altri in numerosi paesi.
Ho scelto di consacrare questo articolo all’attivista e autore-compositore cambogiana Yorm Bopha, a causa degli occhi di suo figlio di 9 anni Lous Lyhour.
http://freethe15.wordpress.com/
Prigioniera d’opinione, è stata incarcerata il 27 dicembre 2012, quando militava per quelli della sua comunità di Boeung Lake (BKL) che erano stati cacciati dalle loro case. Le avevano detto che era sulla lista nera perché nessuno ha il diritto di erigersi contro un potere oppressivo, sotto pena di attirare l’attenzione …
Lei è in prigione da tre anni.
Caro Lous Lyhour,
sulla foto in cui tua madre ti serra febbrilmente tra le braccia tu non sembri comprendere la situazione. Penso che sia stata presa quando la sentenza d’incarcerazione era appena stata pronunciata. È un po’ più tardi che hai imparato che i cuori degli esseri umani non funzionano tutti nello stesso modo di quello di tua madre. Qualcuno più nero ci guadagnerebbe a essere lavato con un’acqua capace di ripulirlo, tuttavia essa non esiste ancora. Potresti inventarla tu?
Sulla seconda foto, non distinguo i tuoi lineamenti. Non vedo che quelli di tua madre, il cui sorriso coraggioso trema malgrado l’immobilità dell’immagine. Indovino ugualmente che deve stringerti con quella forza disperata di cui hanno a volte bisogno persone della sua tempra. È con questo vigore profondo che un giorno il mondo finirà per girare in altro modo. Dietro le sbarre, l’eroismo di tua madre non è pari che alla sua fragilità, ma quest’ultima ti somiglia. Sei già conscio della tua intrepidezza?
Lous Lyhour, nella terza foto, non vedo che i tuoi occhi e poi quella meravigliosa fascia che copre interamente la tua fronte : « Amo la mamma! ». Con il tuo silenzioso messaggio e il tuo atteggiamento calmo tu le somigli, ti batti per i suoi diritti, diritti umani scherniti su un pianeta ferito da un’estremità all’altra. Bambino mio, tu rappresenti la speranza per una mamma incarcerata a vita, valorosa e così grande … Tu rappresenti il domani per tutte le madri innocenti che soffrono di essere incatenate. In tanti modi diversi. Potrai ricordarti per sempre di loro?
Lei non c’è nell’ultima foto. Sul tuo viso ci sono lacrime, si possono quasi indovinare le tue grida, si possono quasi cogliere le sue con le dita della nostra sensibilità, con il cuore della nostra umanità. Con la vita. Quest’ultima, ne sono sicura, si estenderà sul mondo. Certe parti più nere guadagnerebbero a essere lavate con un’acqua capace di ripulirle, tuttavia essa non esiste ancora. Potrai inventarla tu?
Intanto io, noi, pregheremo alzando gli occhi verso il Dio della nostra fede. Guarda, metto anch’io una fascia sulla fronte : « Amo la mamma! », quella di Lous Lyhour, ma Dio capirà.
One comment
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ritaamabili
Merci Monsieur Nguyên Hoàng Bao Viêt, je suis fière de metre votre commentaire sur mon blogue et de vous faire savoir ainsi ma solidarité pour les écrivains et journalistes réduits au silence.